Aujourd’hui en France, trop souvent, lorsque l’on entend des critiques contre le Prophète Mohammad (ﷺ), on remarque que c’est essentiellement les propos de Voltaire qui sont mis en avant. Dans le discours des détracteurs du Prophète de l’islam, la pièce théâtrale « Mahomet, ou le fanatisme » composée par Voltaire en 1742, est considérée comme le parfait exemple pour dépeindre le personnage du Prophète Mohammad (ﷺ).

Alors, est-ce par ignorance de la littérature voltairienne, ou plutôt par un honteux dessein, que d’autres propos et écrits de Voltaires sur Mohammad, bien plus postérieurs à cette fameuse pièce théâtrale, sont passés complètement sous silence ? Force est de constater, qu’une lecture attentive et non sélective de la littérature des lumières, dont nous citerons quelques propos ci-dessous, nous révèle que derrière les actuels chantres de la liberté d’expression se cachent en fait de piètres maîtres censeurs.

En effet, à des années lumières de l’honnêteté intellectuelle, les détracteurs d’aujourd’hui censurent Voltaire et tant d’autres penseurs Occidentaux, ayant tenu des propos objectifs sur l’islam et le Prophète Mohammad (ﷺ). Alors que Voltaire parle du Prophète Mohammad (ﷺ) à plusieurs endroits de son oeuvre, parfois, il faut le reconnaître, en des termes plus qu’élogieux ; hélas, ce ne sont que les vieux propos négatifs de Voltaire qui sont propagés, particulièrement cette fameuse tragédie datant de 1742.

Le vrai sens de cette pièce théâtrale de Voltaire

Dans cette tragédie, le Prophète Mohammad (sbdl) est présenté sous le jour le plus faux. Voltaire met en scène une intrigue de fiction dans laquelle « Mahomet ordonnât un meurtre, et se servît de sa religion pour encourager, à l’assassinat, un jeune homme (Séïde) dont il fait l’instrument de son crime ». Cette mise en scène n’est en fait, qu’un excellent subterfuge pour s’attaquer à l’Église. Les représentations triomphales de cette pièce ne manquèrent pas de susciter des protestations, « non pas par souci du Prophète mais parce que Séïde ressemble comme un frère à Ravaillac (assassin d’Henri IV) et, du coup, les chrétiens aux musulmans » 27. Le Mahomet de cette pièce est complètement imaginaire, tout comme l’est l’Orient dans les Lettres persanes de Montesquieu. Pour déjouer la censure, les auteurs préféraient déplacer la scène dans un ailleurs exotique.

Goethe, qui avait traduit la pièce en allemand pour complaire à son maître, le prince Charles-Auguste de Weimar, parla de ce sujet à Napoléon qu’il rencontra à Erfut. L’Empereur rétorqua :
– Je n’aime pas cette pièce, c’est une caricature !
– Je suis de l’avis de Votre Majesté, j’ai fait ce travail à contre-coeur.

Mais dans cette tragédie, dans ces tirades contre le fanatisme, ce n’est pas l’islam qui était visé, mais l’Église catholique.
– Les allusions, dit Napoléon, sont tellement voilées que cet impertinent a pu dédier son oeuvre au pape… qui lui a donné sa bénédiction (Jean Prieur, Muhammad, Prophète d’Orient et d’Occident, Paris, Éditions du Rocher, 2003, p. 215).

101 Témoignages sur le Prophète de l'Islam

Introduction

Lorsqu’on voit certains intellectuels occidentaux s’ériger en spécialistes de l’Islam et discourir sur le Prophète Muhammad ﷺ en proférant des allégations, des assertions et des contrevérités flagrantes sur sa vie et sur sa mission dans ce bas monde, on se retrouve à désespérer totalement des occidentaux, voire de tous les non musulmans, et dire qu’ils n’ont aucun sens de l’impartialité et de l’honnêteté intellectuelle, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de ce qui est sacré et vénéré par une grande partie de l’humanité.

Il est vrai que notre déception, pour ne pas dire notre désespoir, vis-à-vis des intellectuels occidentaux est justifiée, dans la mesure où les préjugés et les opinions préconçues des occidentaux à l’égard du Prophète de l’Islam sont anciens, tenaces et ancrés dans la mémoire collective occidentale. En effet, dès l’apparition de l’Islam, cette religion fut considérée comme une secte diabolique et son Prophète ﷺ comme l’Antéchrist. Rien que ça ! De Muhammad (le digne de louange), son nom devient Mahomet1 (celui qui n’est pas loué) voire Baphomet (un des noms de Satan) pour les chrétiens sectaires. Au début du XIIIème siècle, quand Guibert de Nogent parle du Prophète ﷺ dans ses Gesta Dei per Francos, il dénature son nom et rapporte à son sujet des choses puisées dans les verbiages de la rue. Mais il ne trouve aucun scrupule à cela, du moment que « l’on parle de quelqu’un dont la méchanceté est, de toute façon, sans bornes », selon ses propos.

Dans sa célèbre Divine Comédie , Dante n’en fait pas mieux, puisqu’il classe le Prophète ﷺ dans le premier cercle des damnés de l’enfer. Luther ne fut pas en reste, puisque malgré sa réforme qui doit beaucoup à des emprunts de l’Islam – notamment le rejet de l’iconoclasme et des intermédiaires entre l’homme et Dieu – il continuait à voir en le Prophète ﷺ un imposteur, et en son Livre, le Coran « un Livre maudit, honteux, désespérant, rempli de mensonges, de fables, de toutes sortes d’horreurs ! » Les orientalistes contemporains n’échappent pas à cette règle, loin s’en faut, puisqu’il semble que les préjugés du Moyen Age restent tenaces chez eux, voire épidermiques. Et pourtant, c’est loin d’être le cas pour tous les non musulmans, il faut le dire franchement, car il existe des penseurs, des écrivains, des savants, des philosophes, des hommes politiques occidentaux ou non et même des hommes de religion, qui ont écrit sur le Prophète ﷺ de belles choses et ont fait preuve, dans leurs témoignages à son sujet, d’une impartialité admirable et d’une rigueur scientifique qui leur font honneur, laissant de côté tout préjugé et toute idée préconçue chers à la plupart d’entre eux malheureusement.

Les témoignages que nous allons citer ici nous donnent un aperçu de ce que l’homme, quelle que soit sa croyance ou son idéologie, est capable de penser et de dire, lorsque l’esprit de tolérance et l’exigence de l’impartialité l’emportent chez lui sur l’esprit de fanatisme, d’aveuglement, de chauvinisme et d’extrémisme.

Ces témoignages qui font honneur à leurs auteurs nous font oublier, il va sans dire, ce que nous voyons et entendons aujourd’hui comme manifestations d’intolérance, de préjugés et de mépris de tout ce qui est sacré, dans un monde supposé être celui de la tolérance, de la coexistence et du respect des droits de l’homme. Or, la foi n’est-elle pas un des droits fondamentaux de l’homme, voire le droit le plus fondamental et le plus intime ? Ces nouveaux croisés de la pensée, qui se montrent hostiles à tout ce qu’ils ne comprennent pas et à tout ce qui ne cadre pas avec l’image d’Epinal qu’ils se font des événements et de leurs auteurs, doivent bien réfléchir à ces mots pleins de sagesse du philosophe Spinoza qui fut lui-même victime de l’incompréhension et de l’injustice de ses coreligionnaires juifs : « Afin de garder en science politique la même liberté d’esprit que celle dont nous avons l’habitude en mathématique, j’ai pris soin de ne pas tourner en ridicule les agissements humains, de ne pas les déplorer ni les maudire, mais de les comprendre. »

Dans ce livre, nous avons recueilli de nombreux témoignages de dizaines de savants, personnalités politiques, penseurs, philosophes, occidentaux et autres, des non musulmans en somme, anciens et contemporains, sur le Messager d’Allah ﷺ en tant qu’homme, Prophète, mystique, maître spirituel, éducateur, homme politique, chef d’Etat réformiste, stratège militaire, etc. Ces témoignages montrent que lorsque l’homme met de côté ses préjugés accumulés depuis des siècles et juge avec sa seule raison, il transcende toutes les haines et toutes les animosités découlant de l’ignorance d’autrui. N’est-ce pas qu’un dicton arabe dit : « Celui qui ignore une chose la déteste » ?

Tous ces témoignages, provenant d’illustres et éminentes personnalités occidentales ou autres, montrent que l’être humain, lorsqu’il s’élève au-dessus des préjugés et du fanatisme le plus primaire, peut reconnaître la valeur des hommes et leurs qualités intrinsèques, à plus forte raison ceux qui ont changé le cours de l’histoire, en apportant à l’humanité - à toute l’humanité - une grande religion et une prestigieuse civilisation ainsi qu’une foi, une certitude, une espérance et un sens à la vie et une raison d’être, comme l’a fait Muhammad ﷺ, le Prophète de l’Islam, que la Prière et le Salut d’Allah soient sur lui.

Sa description physique ﷺ

Stature : un peu au-dessus de la moyenne.

Teint : peau blanche légèrement teintée de rose.

Cheveux : dense chevelure noire un peu bouclée.

Front : proéminent.

Yeux : de larges yeux noirs avec des paupières aux cils longs.

Nez : nez aquilin.

Bouche : belle avec des dents bien rangées.

Joues : bien remplies. 

Barbe : noire très dense.

Cou : long.

Épaules : larges.

Flancs : blancs.

Ventre : plat au même niveau que sa poitrine.

Démarche : il avait une démarche vigoureuse et ne traînait pas le pas, il posait complètement la plante de son pied sur le sol quand il marchait ; il n’avait pas de voûte plantaire.

Posture : lorsqu’il se mettait devant quelqu’un, il se tenait face à lui et quand il se tournait pour voir quelqu’un, il se tournait de tout son corps.

Quelques paroles de compagnons décrivant l’aspect physique du Prophète (ﷺ)

‘Alî Ibn Abî Tâlib  décrit le Prophète (ﷺ) en disant : «Le Messager d’Allah (ﷺ) n’était ni trop grand, ni trop petit, mais de taille moyenne. Ses cheveux n’étaient ni trop frisés ni trop raides. Son visage était rond, ni maigre ni joufflu. Il avait le teint blanc, les yeux noirs et de longs cils. Il avait une démarche légère, le dos étiré, la poitrine dressée. Une fine ligne de poils descendait le long de son torse, en dehors de cela, il n’avait pas le corps poilu. Il avait de gros doigts et de gros orteils. Lorsqu’il marchait, il se tenait dressé comme s’il était sur une pente et lorsqu’il se retournait, il le faisait de tout son corps. Entre ses épaules se trouvait le sceau de la prophétie. Il était le plus généreux, le plus audacieux, le plus sincère, le plus respectueux de ses engagements et le plus sociable. Celui qui le voyait pour la première fois le craignait et celui qui le fréquentait l’admirait. Je n’ai jamais vu un homme comme lui et je n’en reverrai sûrement jamais !»

‘Alî  rapporte également : «Il avait une grosse tête et une carrure imposante. Lorsqu’il marchait, il semblait descendre une pente.»

Anas Ibn Mâlik  rapporte qu’il avait de larges mains, un visage blanc légèrement rosé, la peau ni trop pâle ni trop mate. Il n’avait sur sa tête et sa barbe pas plus de vingt cheveux blancs, mais il en avait sur les tempes.

Al-Barrâ’  dit : «Il avait les épaules larges et éloignées l’une de l’autre. Ses cheveux descendaient jusqu’aux lobes de ses oreilles. Je l’ai vu qui portait un vêtement rouge et je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi beau que lui. Au début, il laissait tomber ses cheveux à la manière des gens du Livre qu’il aimait imiter, mais par la suite, il les sépara par une raie.»

Jâbir Ibn Samura  rapporte : «Il avait une large bouche, le blanc des yeux teinté de rouge et il n’était pas gros.»

Jâbir Ibn Samura  rapporte également : «Il avait des jambes fines, proportionnelles à son corps. Il ne riait jamais, il se contentait de sourire. Lorsque je le regardais, je me disais qu’il avait les yeux noirs, sans avoir à utiliser de khôl.»

Ibn ‘Abbâs rapporte : «Il y avait un espace entre ses dents si bien que lorsqu’il parlait, un rayon de lumière semblait en sortir. Son cou était long et gracieux, pareil à celui d’une jolie femme et il semblait aussi pur que l’argent. Il avait les cils longs et la barbe épaisse. Il avait un large front et de longs sourcils qui ne se rejoignaient pas. Il avait un nez aquilin et les joues rebondies. Sur son torse était dessinée une ligne de poils allant jusqu’au nombril et en dehors de cela, son ventre et sa poitrine étaient dépourvus de poils. Ses bras et ses épaules étaient poilus. Sa poitrine et son ventre étaient plats, il avait de longs avant-bras et de larges paumes, ses jambes et ses bras étaient droits, ses pieds et mains longs. Lorsqu’il se déplaçait, il semblait marcher sur la pointe des pieds, le corps droit et l’allure gracieuse.»

Jâbir rapporte : «Personne ne passait par un chemin qu’il (Muhammad (ﷺ)) avait emprunté sans le savoir tant il était imprégné de son odeur ou de celle de sa sueur.»

Le sceau de la prophétie se trouvait entre ses épaules, près de l’épaule gauche et à la base du cou, il ressemblait à l’œuf d’une colombe. Il était constitué de petites taches pareilles à des grains de beauté.  

Sa description morale et ses traits de caractère

Le Prophète Muhammad (ﷺ) rassemblait à lui seul les meilleures vertus et qualités dont un homme pouvait bénéficier. Il avait l’esprit vif et une perspicacité sans faille. Il savait observer, établir un jugement adéquat et rechercher les moyens qui le mèneraient au meilleur objectif. L’esprit fertile, le cœur pur, il était conscient de la réalité de la vie des hommes.

Il se distinguait des autres membres de son peuple par ses vertus et nobles caractères, par sa douceur, sa sagesse, sa sincérité, sa véracité, son respect des engagements et son honnêteté. Il était d’ailleurs surnommé «Al-Amîn», le digne de confiance, avant même d’être investi de sa mission divine.

C’était un homme d’une propreté manifeste, il avait le visage rayonnant et était doté d’une bonne moralité. Son silence était majestueux et sa parole splendide. Vu de loin, il était le plus beau des hommes et de près, il était le plus gentil et le plus charmant.

Il était indulgent et patient. Il savait pardonner quand il le pouvait et il opposait une patience croissante aux malheurs qui le touchaient.

Il se faisait remarquer par sa grâce et sa prestance. Il n’était pas renfrogné et ne critiquait pas les autres.

Il était d’une générosité telle qu’il donnait comme une personne qui ne craignait pas la pauvreté.

Il était courageux, audacieux et accordait son secours à qui en avait besoin. Il savait rester ferme, il ne reculait pas et ne fuyait pas.

Il était également l’homme le plus pudique et le plus discret, l’homme le plus juste, le plus chaste, le plus sincère et le plus honnête. Ses amis comme ses ennemis reconnaissaient cela. Avant l’avènement de l’Islam, il était surnommé Al-Amîn, le digne de confiance, et les gens le prenaient déjà pour juge lors de leurs différends.

Il était le plus humble, le plus modeste et refusait que les gens se lèvent pour lui comme l’on se lève pour les rois. Il rendait visite aux pauvres, fréquentait les nécessiteux, répondait quand on l’appelait et s’asseyait parmi ses compagnons comme s’il faisait partie de leur groupe.

Il était aussi celui qui respectait le plus ses engagements, celui qui maintenait le plus les liens de parenté. Il était le plus indulgent, le plus compatissant, le plus doux, le plus poli, le plus exempt de grossièreté et de vulgarité. Il n’était pas de ceux qui lançaient des imprécations ni de ceux qui criaient dans les marchés. Il ne répondait pas au mal par le mal, mais plutôt il pardonnait. Il n’autorisait à personne de marcher derrière lui. Il s’habillait et mangeait comme le faisaient ses esclaves. Il rendait service à qui lui rendait service. Il n’avait jamais blâmé son serviteur ni n’avait soupiré à son encontre pour quelque chose qu’il avait mal fait ou quelque chose qu’il avait négligé. Il fréquentait les pauvres et assistait à leurs enterrements. Il n’avait jamais méprisé un homme pour sa pauvreté.

Il ne parlait que lorsque c’était nécessaire, il rassemblait ses compagnons et ne les séparait pas. Il respectait les personnes honorables d’un peuple et les désignait comme chefs. Il savait mettre les gens en garde et se prémunir de leur mal sans les heurter. Il prenait des nouvelles de ses compagnons et s’enquérait de leur situation. Il soutenait le bien et critiquait le mal en essayant de le réformer. Il ne négligeait rien, de peur que les gens à leur tour ne deviennent insouciants. Il avait une solution pour chaque problème, il s’en tenait à la vérité, sans léser personne ni lui accorder un droit qui n’était pas sien. Les meilleurs des hommes étaient ses compagnons. Il préférait les hommes qui savaient donner le bon conseil et il accordait le plus haut rang à ceux qui savaient consoler.

Il mentionnait Allah en se levant et en s’asseyant. Il s’asseyait là où il y avait une place et n’avait pas de place réservée. Lorsqu’il arrivait chez des gens, il s’asseyait là où il y avait une place libre et il ordonnait à ses compagnons d’en faire autant. Il accordait son attention à tous ses compagnons de telle sorte qu’aucun ne puisse se sentir préféré aux autres. Il s’occupait avec patience de celui qui venait à lui pour un besoin. Lorsque quelqu’un lui demandait quelque chose, soit il la lui accordait, soit il lui prodiguait de bonnes paroles.

Le Messager d’Allah (ﷺ) était toujours joyeux, simple et sociable, il n’était jamais dur, rude, grossier, il ne blâmait personne ni ne se montrait trop élogieux. Il délaissait ce qu’il ne désirait pas et personne ne désespérait de lui.

Il recommandait aux gens ces trois comportements : ne pas mépriser ni blâmer, s’éloigner de la fornication et ne dire que le bien ou se taire. Ceux qui l’écoutaient baissaient la tête et étaient attentifs. Ils ne prenaient la parole que lorsqu’il avait cessé de parler et celui qui parlait était écouté jusqu’à ce qu’il ait terminé. La discussion ne déviait jamais du sujet initial. Il souriait lorsqu’ils souriaient et se montrait surpris lorsqu’ils l’étaient. Il était bienfaisant et patient envers l’étranger et il disait : «Lorsque vous voyez quelqu’un qui a un quelconque besoin, aidez-le !» L’éloge n’était demandé que pour le bienfaiteur.

Quelques paroles des compagnons et des proches du Prophète (ﷺ) décrivant son caractère

Al-Barrâ’ rapporte : «Il était le plus beau en apparence et avait le meilleur comportement.»

Ibn ‘Abbâs rapporte : «Le Prophète (ﷺ) était le plus généreux des hommes, surtout au mois de Ramadân lorsque l’Archange Jibrîl venait le voir. Celui-ci venait toutes les nuits de Ramadân afin de lui enseigner le Coran. Le Prophète (ﷺ) était plus empressé à faire le bien que ne l’est le vent annonciateur de pluie.»

Jâbir rapporte : «Il ne répondait jamais non à une demande.»

‘Alî dit : «Lorsque les combats devenaient les plus violents, tandis que nous craignions pour la vie du Messager (ﷺ), lui se trouvait au plus proche des rangs ennemis.»

Anas  rapporte : «Une nuit, les Médinois furent réveillés et terrifiés par un bruit. Ils se dirigèrent vers le lieu d’où provenaient les bruits et ils trouvèrent en chemin le Prophète (ﷺ) qui les avait devancés. Il était monté sur le cheval d’Abû Talha, l’épée autour du cou et disait : "N’ayez crainte, n’ayez crainte!"»

Abû Sa‘îd Al-Khudrî  rapporte : «Il était plus pudique qu’une vierge retranchée dans son appartement. Lorsque quelque chose lui déplaisait, cela apparaissait sur son visage.[14] Il ne fixait personne du regard, au contraire, il baissait les yeux et il regardait bien plus souvent par terre qu’au ciel. Il ne disait jamais aux gens ce qu’ils ne voulaient pas entendre, par noblesse et pudeur. Il ne citait jamais le nom d’une personne dont il avait été mis au courant de ses péchés, il disait plutôt : "Pourquoi certains font-ils ceci ?"»

‘Â’icha rapporte : «Lorsque l’on donnait au Prophète (ﷺ) le choix entre deux choses, il choisissait toujours la plus facile si elle ne comportait aucun péché. Si, au contraire, elle en comportait un, il la rejetait avec force. Il ne se vengeait pas d’un mal personnel, mais ne se vengeait que si les interdits d’Allah étaient violés[15]. Il était le dernier à se mettre en colère et le premier à être satisfait.»

‘Â’icha rapporte également qu’il réparait lui-même ses chaussures, qu’il cousait ses vêtements et participait aux travaux domestiques comme n’importe qui le ferait. «C’était un homme comme les autres, il lavait ses vêtements, trayait ses brebis et s’occupait de ses affaires.»

Un jour, lors d’un voyage, il demanda à ses compagnons d’égorger un mouton pour le repas. Un homme dit : «Je vais m’occuper du sacrifice !» Un autre dit : «Quant à moi, je vais le préparer !» Et le Prophète (ﷺ) ajouta : «Je vais aller ramasser du bois pour le feu !» Les compagnons lui répondirent : «Non, nous le ferons !» Le Prophète (ﷺ) dit alors : «Je sais que vous pouvez le faire, mais Allah déteste qu’un de Ses serviteurs se distingue des autres et je déteste me distinguer de vous.» Il se leva et alla ramasser du bois.

Hind Ibn Abî Hâla décrit le Prophète (ﷺ) en ces termes : «Le Prophète (ﷺ) était toujours triste. Il méditait beaucoup et ne se reposait jamais. Il ne parlait que si cela était nécessaire et à défaut, il se taisait. Ses paroles étaient concises et claires, il était doux et n’était jamais rude. Il profitait de chaque bienfait qu’Allah lui accordait, aussi minime soit-il. Il ne faisait pas de critique et il ne dénigrait jamais une nourriture ni n’en faisait l’éloge. Rien ne pouvait l’arrêter quant à la quête de la vérité. Il ne se mettait jamais en colère pour une raison personnelle. Lorsqu’il voulait montrer une chose, il le faisait avec l’ensemble de sa main (et non pas seulement l’index) et il retournait sa main, paume en haut, pour exprimer son étonnement. Lorsqu’il se mettait en colère, il se détournait de tout son corps et lorsqu’il était content, il baissait les yeux. Quand il voulait rire, il souriait, laissant apparaître des dents d’une blancheur éclatante, pareille à celle du cristal.»

Khârija Ibn Zayd  rapporte : «Le Prophète (ﷺ) était le plus solennel. Il parlait peu et gardait souvent le silence, ne s’exprimant qu’en cas de besoin. Lorsque quelqu’un se révélait impoli dans ses propos, il se détournait. Il ne riait pas, mais souriait et ses paroles étaient claires et concises. En sa présence, les compagnons souriaient au lieu de rire, par respect et afin de suivre son exemple.»

En fait, le Prophète (ﷺ) possédait des qualités parfaites et inégalables tant son Seigneur avait Lui-même assuré son éducation et Il en fit l’éloge en disant : [ Et tu es certes, d’une moralité éminente. ] (S68, Al-Qalam, V4)

Informations personnelles

Nom complet : Muhammad Ibn ‘Abdi-l-Lâh, Ibn ‘Abdi-l-Muttalib (appelé Chayba), Ibn Hâchim (appelé ‘Amrû), Ibn ‘Abd Manâf (appelé Al-Mughîra), Ibn Qusayy (appelé Zayd), Ibn Kilâb, Ibn Murra, Ibn Ka‘b, Ibn Lu’ayy, Ibn Ghâlib, Ibn Fihr (appelé Quraych, d’où le nom de la tribu), Ibn Mâlik, Ibn An-Nadr (appelé Qays), Ibn Kinâna, Ibn Khuzayma, Ibn Mudrika (appelé ‘Âmir), Ibn Ilyâs, Ibn Mudar, Ibn Nizâr, Ibn Ma‘ad, Ibn ‘Adnân.

Prénoms autres que Muhammad (le loué) : Ahmad (le plus digne de louange), Al-Mâhî (Celui par qui Allah efface la mécréance), Al-Hâchir (qui sera le premier à être ressuscité), Al-Khâtim (le sceau des Prophètes), Al-Mustafâ (l’élu), Nabiyyu At-Tawba (le Prophète du repentir), Nabiyyu Ar-Rahma (le Prophète de la miséricorde), Ra’ûf (le clément), Rahîm (le miséricordieux), Rachîd (le droit), Fâtih (le conquérant), Al-Murtadâ (l’agréé), Al-Bachîr (l’annonciateur de bonnes nouvelles), An-Nadhîr (l’avertisseur)…

Lieu de naissance : les vallées des Banû Hâchim à La Mecque, dans la péninsule Arabique (l’Arabie saoudite de nos jours).

Date de naissance : le matin du lundi 9 ou 12 Rabî‘ Al-Awwal de l’an 53 avant l’Hégire, l’année de l’Eléphant, ou quarantième année de règne de Kisrâ Anû Chirwân (Chosroês), correspondant au 20 ou 22 avril de l’an 571 apr. J.-C., selon l’érudit Muhammad Sulaymân Al-Mansûrfûrî, qu’Allah lui fasse Miséricorde.

Lieu de résidence : La Mecque jusqu’à l’âge de 53 ans, puis à Médine (à 450 km à peu près au nord de La Mecque).

Lieu de la révélation : la grotte de Hirâ’ dans le mont An-Nûr, à 4 km à peu près de La Mecque.

Date de la révélation : la nuit du lundi 17 RamaÊân de l’an 13 avant l’Hégire, correspondant au 10 août 610 apr. J.-C.

Profession : berger, puis commerçant.

Lieu et date de décès : Médine, le lundi 12 Rabî‘ Al-Awwal de l’an 11 de l’Hégire, correspondant au 6 juin 632 apr. J.-C. (à l’âge de 63 ans).

Lieu et date d’inhumation : Médine (la chambre de ‘Â’icha) le mardi 13 Rabî‘ Al-Awwal de l’an 11 de l’Hégire, correspondant au 7 juin 632 apr. J.-C.  

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