Sa description morale et ses traits de caractère

Le Prophète Muhammad (ﷺ) rassemblait à lui seul les meilleures vertus et qualités dont un homme pouvait bénéficier. Il avait l’esprit vif et une perspicacité sans faille. Il savait observer, établir un jugement adéquat et rechercher les moyens qui le mèneraient au meilleur objectif. L’esprit fertile, le cœur pur, il était conscient de la réalité de la vie des hommes.

Il se distinguait des autres membres de son peuple par ses vertus et nobles caractères, par sa douceur, sa sagesse, sa sincérité, sa véracité, son respect des engagements et son honnêteté. Il était d’ailleurs surnommé «Al-Amîn», le digne de confiance, avant même d’être investi de sa mission divine.

C’était un homme d’une propreté manifeste, il avait le visage rayonnant et était doté d’une bonne moralité. Son silence était majestueux et sa parole splendide. Vu de loin, il était le plus beau des hommes et de près, il était le plus gentil et le plus charmant.

Il était indulgent et patient. Il savait pardonner quand il le pouvait et il opposait une patience croissante aux malheurs qui le touchaient.

Il se faisait remarquer par sa grâce et sa prestance. Il n’était pas renfrogné et ne critiquait pas les autres.

Il était d’une générosité telle qu’il donnait comme une personne qui ne craignait pas la pauvreté.

Il était courageux, audacieux et accordait son secours à qui en avait besoin. Il savait rester ferme, il ne reculait pas et ne fuyait pas.

Il était également l’homme le plus pudique et le plus discret, l’homme le plus juste, le plus chaste, le plus sincère et le plus honnête. Ses amis comme ses ennemis reconnaissaient cela. Avant l’avènement de l’Islam, il était surnommé Al-Amîn, le digne de confiance, et les gens le prenaient déjà pour juge lors de leurs différends.

Il était le plus humble, le plus modeste et refusait que les gens se lèvent pour lui comme l’on se lève pour les rois. Il rendait visite aux pauvres, fréquentait les nécessiteux, répondait quand on l’appelait et s’asseyait parmi ses compagnons comme s’il faisait partie de leur groupe.

Il était aussi celui qui respectait le plus ses engagements, celui qui maintenait le plus les liens de parenté. Il était le plus indulgent, le plus compatissant, le plus doux, le plus poli, le plus exempt de grossièreté et de vulgarité. Il n’était pas de ceux qui lançaient des imprécations ni de ceux qui criaient dans les marchés. Il ne répondait pas au mal par le mal, mais plutôt il pardonnait. Il n’autorisait à personne de marcher derrière lui. Il s’habillait et mangeait comme le faisaient ses esclaves. Il rendait service à qui lui rendait service. Il n’avait jamais blâmé son serviteur ni n’avait soupiré à son encontre pour quelque chose qu’il avait mal fait ou quelque chose qu’il avait négligé. Il fréquentait les pauvres et assistait à leurs enterrements. Il n’avait jamais méprisé un homme pour sa pauvreté.

Il ne parlait que lorsque c’était nécessaire, il rassemblait ses compagnons et ne les séparait pas. Il respectait les personnes honorables d’un peuple et les désignait comme chefs. Il savait mettre les gens en garde et se prémunir de leur mal sans les heurter. Il prenait des nouvelles de ses compagnons et s’enquérait de leur situation. Il soutenait le bien et critiquait le mal en essayant de le réformer. Il ne négligeait rien, de peur que les gens à leur tour ne deviennent insouciants. Il avait une solution pour chaque problème, il s’en tenait à la vérité, sans léser personne ni lui accorder un droit qui n’était pas sien. Les meilleurs des hommes étaient ses compagnons. Il préférait les hommes qui savaient donner le bon conseil et il accordait le plus haut rang à ceux qui savaient consoler.

Il mentionnait Allah en se levant et en s’asseyant. Il s’asseyait là où il y avait une place et n’avait pas de place réservée. Lorsqu’il arrivait chez des gens, il s’asseyait là où il y avait une place libre et il ordonnait à ses compagnons d’en faire autant. Il accordait son attention à tous ses compagnons de telle sorte qu’aucun ne puisse se sentir préféré aux autres. Il s’occupait avec patience de celui qui venait à lui pour un besoin. Lorsque quelqu’un lui demandait quelque chose, soit il la lui accordait, soit il lui prodiguait de bonnes paroles.

Le Messager d’Allah (ﷺ) était toujours joyeux, simple et sociable, il n’était jamais dur, rude, grossier, il ne blâmait personne ni ne se montrait trop élogieux. Il délaissait ce qu’il ne désirait pas et personne ne désespérait de lui.

Il recommandait aux gens ces trois comportements : ne pas mépriser ni blâmer, s’éloigner de la fornication et ne dire que le bien ou se taire. Ceux qui l’écoutaient baissaient la tête et étaient attentifs. Ils ne prenaient la parole que lorsqu’il avait cessé de parler et celui qui parlait était écouté jusqu’à ce qu’il ait terminé. La discussion ne déviait jamais du sujet initial. Il souriait lorsqu’ils souriaient et se montrait surpris lorsqu’ils l’étaient. Il était bienfaisant et patient envers l’étranger et il disait : «Lorsque vous voyez quelqu’un qui a un quelconque besoin, aidez-le !» L’éloge n’était demandé que pour le bienfaiteur.

Quelques paroles des compagnons et des proches du Prophète (ﷺ) décrivant son caractère

Al-Barrâ’ rapporte : «Il était le plus beau en apparence et avait le meilleur comportement.»

Ibn ‘Abbâs rapporte : «Le Prophète (ﷺ) était le plus généreux des hommes, surtout au mois de Ramadân lorsque l’Archange Jibrîl venait le voir. Celui-ci venait toutes les nuits de Ramadân afin de lui enseigner le Coran. Le Prophète (ﷺ) était plus empressé à faire le bien que ne l’est le vent annonciateur de pluie.»

Jâbir rapporte : «Il ne répondait jamais non à une demande.»

‘Alî dit : «Lorsque les combats devenaient les plus violents, tandis que nous craignions pour la vie du Messager (ﷺ), lui se trouvait au plus proche des rangs ennemis.»

Anas  rapporte : «Une nuit, les Médinois furent réveillés et terrifiés par un bruit. Ils se dirigèrent vers le lieu d’où provenaient les bruits et ils trouvèrent en chemin le Prophète (ﷺ) qui les avait devancés. Il était monté sur le cheval d’Abû Talha, l’épée autour du cou et disait : "N’ayez crainte, n’ayez crainte!"»

Abû Sa‘îd Al-Khudrî  rapporte : «Il était plus pudique qu’une vierge retranchée dans son appartement. Lorsque quelque chose lui déplaisait, cela apparaissait sur son visage.[14] Il ne fixait personne du regard, au contraire, il baissait les yeux et il regardait bien plus souvent par terre qu’au ciel. Il ne disait jamais aux gens ce qu’ils ne voulaient pas entendre, par noblesse et pudeur. Il ne citait jamais le nom d’une personne dont il avait été mis au courant de ses péchés, il disait plutôt : "Pourquoi certains font-ils ceci ?"»

‘Â’icha rapporte : «Lorsque l’on donnait au Prophète (ﷺ) le choix entre deux choses, il choisissait toujours la plus facile si elle ne comportait aucun péché. Si, au contraire, elle en comportait un, il la rejetait avec force. Il ne se vengeait pas d’un mal personnel, mais ne se vengeait que si les interdits d’Allah étaient violés[15]. Il était le dernier à se mettre en colère et le premier à être satisfait.»

‘Â’icha rapporte également qu’il réparait lui-même ses chaussures, qu’il cousait ses vêtements et participait aux travaux domestiques comme n’importe qui le ferait. «C’était un homme comme les autres, il lavait ses vêtements, trayait ses brebis et s’occupait de ses affaires.»

Un jour, lors d’un voyage, il demanda à ses compagnons d’égorger un mouton pour le repas. Un homme dit : «Je vais m’occuper du sacrifice !» Un autre dit : «Quant à moi, je vais le préparer !» Et le Prophète (ﷺ) ajouta : «Je vais aller ramasser du bois pour le feu !» Les compagnons lui répondirent : «Non, nous le ferons !» Le Prophète (ﷺ) dit alors : «Je sais que vous pouvez le faire, mais Allah déteste qu’un de Ses serviteurs se distingue des autres et je déteste me distinguer de vous.» Il se leva et alla ramasser du bois.

Hind Ibn Abî Hâla décrit le Prophète (ﷺ) en ces termes : «Le Prophète (ﷺ) était toujours triste. Il méditait beaucoup et ne se reposait jamais. Il ne parlait que si cela était nécessaire et à défaut, il se taisait. Ses paroles étaient concises et claires, il était doux et n’était jamais rude. Il profitait de chaque bienfait qu’Allah lui accordait, aussi minime soit-il. Il ne faisait pas de critique et il ne dénigrait jamais une nourriture ni n’en faisait l’éloge. Rien ne pouvait l’arrêter quant à la quête de la vérité. Il ne se mettait jamais en colère pour une raison personnelle. Lorsqu’il voulait montrer une chose, il le faisait avec l’ensemble de sa main (et non pas seulement l’index) et il retournait sa main, paume en haut, pour exprimer son étonnement. Lorsqu’il se mettait en colère, il se détournait de tout son corps et lorsqu’il était content, il baissait les yeux. Quand il voulait rire, il souriait, laissant apparaître des dents d’une blancheur éclatante, pareille à celle du cristal.»

Khârija Ibn Zayd  rapporte : «Le Prophète (ﷺ) était le plus solennel. Il parlait peu et gardait souvent le silence, ne s’exprimant qu’en cas de besoin. Lorsque quelqu’un se révélait impoli dans ses propos, il se détournait. Il ne riait pas, mais souriait et ses paroles étaient claires et concises. En sa présence, les compagnons souriaient au lieu de rire, par respect et afin de suivre son exemple.»

En fait, le Prophète (ﷺ) possédait des qualités parfaites et inégalables tant son Seigneur avait Lui-même assuré son éducation et Il en fit l’éloge en disant : [ Et tu es certes, d’une moralité éminente. ] (S68, Al-Qalam, V4)